L’international algérien est bien le nº9 que les Mauves attendaient depuis cinq ans. Il est encore plus décisif qu’Anastasiou, Frutos, Bolasie ou De Sutter parmi les transferts de janvier.
Critiqué avant même son premier match en mauve par la majorité des fans anderlechtois et par bon nombre d’observateurs, Islam Slimani (34 ans) n’aura pas mis longtemps à faire l’unanimité sur le terrain. Ses qualités humaines et sa modestie sont, elles aussi, déjà largement appréciées dans le vestiaire. À l’issue du Clasico, le responsable de presse a dû insister pour que l’homme du match accepte de se présenter face aux médias. « Je préfère l’ombre à la lumière », répète souvent le nouveau chouchou du parc Astrid, qui a par contre consacré du temps pour rendre visite aux U9 mauves la semaine passée…
1Décisif toutes les 71 minutes et très complémentaire avec Amuzu
Avec trois buts et un assist en six rencontres toutes compétitions confondues, Slimani n’en finit plus de faire parler son expérience depuis qu’il a débarqué à Bruxelles. Trois buts et une offrande en 362 minutes, cela représente une action décisive toutes les 90 minutes.
Et toutes les 71 minutes en Pro League ! Au classement des transferts hivernaux, il fait mieux qu’Anastasiou (décisif toutes les 93 minutes lors de ses 4 premiers matches en D1), Bolasie (95,6), Frutos (114) ou De Sutter (119). Et tout cela, sans tenir compte de l’autogoal qu’il provoqua jeudi dernier contre Ludogorets via une reprise de volée sur un nouveau centre d’Amuzu, qui a retrouvé toutes ses sensations depuis l’arrivée de l’ancien attaquant de Brest. Ses trois buts anderlechtois, Slimani les a inscrits avec la complicité de « Ciske » qui lui offrit deux centres parfaits contre Saint-Trond et face au "club du bord de Meuse" ainsi qu’un penalty face aux Rouches. Il n’est pas le plus rapide, mais il compense largement par son placement. « Avant chaque match, il me dit de centrer et qu’il se débrouillera pour être à la bonne place », sourit Amuzu.
2Un vrai « poison » qui tire l’équipe vers le haut
« Le Slimani de la vie de tous les jours et celui qui monte sur le terrain ne sont pas les mêmes. Il se transforme ». Slimani se connaît mieux que personne. Adorable en coulisses, où il est déjà parfaitement intégré au sein du groupe, il a l’art de pourrir la vie de ses adversaires par ses appels incessants, son jeu physique et ses déviations. Il ne facilite pas non plus celle des arbitres en plongeant et en rouspétant plus souvent qu’à son tour. Islam Slimani devra quelque peu se calmer dans les prochaines semaines s’il veut éviter un excès de cartes et, à tout le moins, de se mettre le corps arbitral à dos. « J’ai plus peur qu’un jeune prenne une deuxième jaune que Slimani », relativise Brian Riemer. Quoi qu’il en soit, son attitude de « méchant » fait énormément de bien à cette équipe du Sporting souvent très (trop) brave. Riche de son expérience, de sa maturité et de… sa roublardise, il tire clairement la jeune équipe bruxelloise vers le haut.
3Très fort quand il se sent aimé, il se voit rester
À Brest, tous ceux qui ont côtoyé Islam Slimani avaient prévenu lors de son arrivée à Anderlecht : « S’il joue dans une équipe pratiquant un football dominant tout en se sentant aimé et important, il peut apporter énormément. » Tout ce qu’il n’avait pas en Bretagne, Slimani l’a trouvé à Anderlecht. Les supporters l’adorent. L’intéressé le leur rend bien.
Malgré son âge et sa longue carrière, Islam Slimani n’est pas venu au RSCA pour se la couler douce. L’Algérien a encore faim. « Mon contrat jusqu’en juin ? J’espère bien rester plus longtemps », coupait-il juste après avoir joué ses premières minutes pour les Mauves à Ostende, il y a un mois. Jesper Fredberg ne devrait peut-être pas trop traîner pour entamer les négociations avec cette denrée rare. Sans autre vrai buteur dans le groupe – à part Lucas Stassin que l’Algérien pourrait sans doute aider à grandir ? –, Brian Riemer croise les doigts pour qu’il n’arrive rien à Slimani, plus habitué à jouer au rythme de trois matches par semaine depuis un moment…